Dans un avis publié le 15 février, l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) met en garde contre le manque d’activité physique et de sédentarité des français. Selon elle, 95% de la population française serait « exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou d’un temps trop long passé assis ».
Si les bénéfices de la pratique d’activité physique et APS sont largement démontrés au plan scientifique, la crise sanitaire est venue en rappeler les bienfaits sur la qualité de vie, le bien-être et la santé. Dans le milieu professionnel, les campagnes de prévention s’orientent désormais sur la santé des salariés et leur confort de travail. En 2019, 88 % des maladies professionnelles déclarées concernaient des troubles musculosquelettiques (TMS). Délétères à la fois pour les salariés et l’entreprise, les TMS se manifestent par des tendinites, des syndromes du canal carpien ou encore des lombalgies. Aussi le développement des activités physiques et sportives comme élément déterminant de la santé globale à tout âge de la vie est essentiel, c’est à cet enjeu que le déploiement de la Stratégie nationale sport-santé veut apporter des réponses.
Pour agir simultanément en prévention de la sédentarité et de l’inactivité physique dans la journée de travail mais également prendre part aux mesures favorables à une meilleure santé au travail, le ministère des sports s’engage avec le ministère de la santé et le ministère du travail afin de :
- Promouvoir la qualité de vie au travail, le bien-être des travailleurs, salariés comme chefs d’entreprises, sujet primordial dans la gestion des ressources humaines et pour l’attractivité des entreprises ainsi que pour leur productivité ;
- Préserver la santé des individus, en sensibilisant les salariés aux effets positifs d’une pratique quotidienne d’activité physique à sportive voire à la réalisation d’exercices physiques confortant l’engagement nécessaire à certaines activités professionnelles ;
- Accompagner les mutations liées par exemple à l’accroissement du télétravail ou au vieillissement de la population active afin de prévenir la désinsertion professionnelle.
Le défi que nous sommes en passe de relever, c’est de transformer la perception et l’appropriation des APS en milieu professionnel comme moyen de prévention. Pour ce faire, nous avons souhaité inciter les employeurs tout en sécurisant le cadre légal et règlementaire, ainsi le décret n°2021-680 du 28 mai 2021 fixe les conditions d’exonération de cotisation applicables aux avantages liés à la mise à disposition d’équipements sportifs ou au financement d’activités physiques par l’employeur.
C’est un enjeu interministériel au croisement des objectifs de santé publique et de santé au travail identifiés par les derniers Plans santé au travail. Aussi le ministère des Sports s’est-il doté, en relation avec ses partenaires, d’une feuille de route pour développer les APS en milieu professionnel. Cette feuille de route, articulée autour de 6 axes et 27 mesures et inscrite dans le cadre de la Stratégie nationale sport-santé, vise à accélérer la prise de conscience de l’ensemble des acteurs et à enclencher un processus de déploiement des APS en milieu professionnel en proposant des mesures très opérationnelles :
Axe 1 : Sensibiliser et convaincre les employeurs et les salariés
Axe 2 : Créer les conditions favorables au développement de la pratique et lever les obstacles
Axe 3 : Accompagner, en proximité, les employeurs dans leur démarche
Axe 4 : Favoriser le développement d’une offre par les fédérations sportives en complémentarité du secteur marchand
Axe 5 : Assurer un pilotage effectif de la feuille de route au niveau territorial et national
Axe 6 : Observer et mesurer